à Pouilly : le domaine Cheveau… l’étalon au grand trot.
C’est un vrai domaine familial, qui a commencé dans les années 50 et qui en est à sa deuxième génération. Tout le monde y travaille : père, mère, belles-filles, tout le monde met la main à la pâte. André et Michel d’abord, Nicolas et Julien aujourd’hui. Le premier privilégiant la cave et le commerce, le second étant vraiment passionné par le végétal, la vigne.
Le domaine CHEVEAU s’étend sur 15 hectares, dont des vignes en métayage à mi-fruit. La production s’élève à 70.000 bouteilles par an environ. Dès 2008, la totalité de la production est mise en bouteilles à la propriété.
A la vigne, le travail s’effectue en lutte raisonnée. Le travail du sol se fait depuis 2005. Julien suit le programme de la Chambre d’Agriculture. « Nous cherchons à arrêter complètement les désherbants », déclare Julien. Labours, enherbements, tout est travaillé en fonction de la parcelle. « On est à 4 labours par an. Sur nos plantes (jeunes vignes), on ne passe aucun tracteur durant 3 ans pour ne pas tasser le sol. On décompacte, je ne veux pas flinguer ma vigne ». Toute la passion de Julien s’exprime dans ses deux phrases.
Au chai, le travail est tout aussi passionnant. Vendanges manuelles, pressoir pneumatique, léger foulage juste au-dessus du pressoir. « Ca permet de gagner de la place dans le pressoir, et les débourbages sont plus jolis. On travaille à la Guffens. On débourbe à 20°, ce qui évite l’enzymage » rétorque Nicolas. Le résultat est plus que convaincant. Les parcelles sont vinifiées séparément, et les fermentations malolactiques se feront en fûts ou foudres thermorégulés.
Pour les rouges, les vendanges se font en cagettes, avec table de tri à l’arrivée. Egrappage total. Prémacération à froid durant 5 jours, puis 15 jours de cuvaison avec pigeage. L’élevage durera entre 6 et 7 mois. Une partie du Beaujolais village sera quant à lui élevé en fûts durant 12 mois (dont 8 % de fûts neufs) donnera une cuvée spéciale nommée « Naissance ».
Et le résultat justement ? Des rouges pleins, charmeurs, juteux, des blancs profonds, riches, et dotés d’une tension propre à leur terroir… Et les prix sont plus qu’angéliques. Galopez à brides abattues jusqu’au domaine Cheveau pour faire le plein de votre cave. Vous serez comme moi charmé tant par les vins que par l’esprit de cette famille.
Domaine CHEVEAU
Hameau de Pouilly
F-71960 SOLUTRE-POUILLY
tél. 00 33 (0)3 85 35 81 50
site internet : CLIQUEZ ICI
DEGUSTATION
Elle a eu lieu in situ, mais aussi aux Grands Jours de Bourgogne, à Beaune. Merci Nicolas pour ce moment empreint de simplicité et de sincérité.
Saint-Véran 2009
Nez riche, intense, fruité, encore bien jeune. Bouche simple, ronde, fruitée, avec de jolies petites notes exotiques. Belle finale.
Pouilly-Fuissé « Trois Terroirs » 2008
De terroir argilo-calcaire. Nez axé sur le minéral, notes d’aubépine. Bouche citronnée, minéral bien marqué. Touche boisée exactement comme il se doit. Finit long. Bien riche, équilibré par une minéralité tendue.
Pouilly-Fuissé « vers Cras » 2008
Nez minéral, terrien, acacia. Bouche tendue, arômes de fleurs blanches, d’amandes et de miel d’acacia. Beau, personnel, intense.
Pouilly-Fuissé « vieilles vignes » 2008
De vignes âgées de 50 à 70 ans. Nez minéral, citron confit, floral, complexe. Grande impression à l’olfactif. Bouche riche, ronde, boisé modéré et bien intégré. La vinosité domine le bois, c’est très beau et très long. A acheter !
Pouilly-Fuissé « aux Bouthières » 2008
Bien qu’il s’agisse d’un terroir précoce, les Cheveau vendangent cette vigne en dernier, afin d’avoir une maturité optimale. Immense fond de vin, mais ensemble encore fermé, mais quelles promesses à venir ! Bouche tendue, ronde, un peu bousculée à ce stade d’évolution. Prometteur, à revoir, car la rétro et la longueur sont impressionnantes de persistance.
Beaujolais village rouge 2009
Très gamay, notes végétales et poivrées, bon ensemble.
Saint-Amour « en Rontey » 2009
Issu de vieilles vignes d’une cinquantaine d’années, sur un terroir sablo-schisteux, et élevé uniquement en cuves. Le nez est sur la cerise mûre, presque kirschée. La bouche est fruitée, sur la framboise, bonbon de coquelicot. Joli petit tanin de raisin. Très long. Voilà de quoi se réconcilier à vie avec le Beaujolais !